Bourges 1er mars 2014, rétrospective:
Bourges, il est 19h et une poignée de minutes, 46km236 au tableau, contrat rempli, ligne d’arrivée franchie aux côtés de l’éternelle Claudine Anxionnat qui possède un tour de plus ; je suis revenu au niveau de mes 1ers 6h de 1997…la marche est une vraie cure de jouvence !
Bourges, midi, salle de restauration, celle-ci est parfaite, les attentions de Maryline Plee, ses enfants, serveuses et serveurs sont tout sourires, quel plaisir ! Cela nous change de certains autres qui se parent d’un air officiel…tristes sires ! Notre tablée est animée et joyeuse, les belges s’en chargent, ils me présentent Wadelincourt qui se déroulera fin août…, il sera agrémenté d’un 6h, fort tentant leur affaire !
Sylvie Maison est là, son petit sourire laisse entendre qu’elle n’est pas venue au pays des berruyers en touriste, plus de 165km plus tard, « pitchoune » rentrera sur Strasbourg avec son billet pour… Colmar.
La météo est correcte, soleil ciel bleu vent. Nous sommes 74 au départ, nous nous reconnaissons, c’est ça le grand fond.
Joie de retrouver Alain Grassi, Daniel Dien et ses amis les Carcaillon, Pascal Dufrien, Frédéric Chabin, Jean-Claude Lézin de Langogne, les encouragements des uns et des autres ne manqueront pas, merci à eux. Clin d’œil à Guy Legrand qui accompagnait Florian Letourneau (arrêt à plus 124km). Jean Cécillon au micro me dit de bons mots.
1h3O derrière Gilles Letessier et Nicoletta Mizera-Margonelli : départ donné je me retrouve au côté de Gilles Letessier pour une jolie séance. Le temps d’un tour et un trio se forme, Gilles Nicoletta sur le 24h et moi sur le 6h. Calé un temps entre leurs deux foulées, j’entends Gilles « ici, tu ne dois penser qu’à ton Colmar, à rien d’autre,» «ne prend pas de temps intermédiaire, cela ne te servira pas, dans moins d’une heure le corps sera chaud et tu accélèreras naturellement », ce que je ne pourrai que constater. Nicoletta acquiesce, je me porte à son côté, « c’est bien Nico, tu es une belle marcheuse, ne pense qu’à Colmar », elle me jette un coup d’œil, un sourire, puis je décroche. 3 tours plus loin, ils s’en vont doucement…mais Nicoletta s’arrêtera à 70km, dommage !
Fabrice Henry passe et repasse, style parfait, sensass ! 205km !
Emmanuelle Lassalle le suivra de près avec 201km.
Alain Grassi passe et me lance un mot d’encouragement
Philippe Gilles, Cédric Varain, Dominique et Pascal Bunel, Pascal Biebuyck, Serge Georgelin, Daniel Chauviteau, Jean-Marie Rouault, Frédéric Chabin itou. Jean Pichon, 82 printemps marche toujours autant, 2 fois 6h et plus de 83km cumulés, la marche sportive, école de courage, devrait être obligatoire à l’école… Jannick Landormy (colmarien en 2000) accompagnateur vélo d’Emmanuel Lassalle m’interpelle avec joie, mouais, tout est là.
Les tours se déroulent, 2h de marche sont atteints (ce qui correspond à mon entraînement quasi-quotidien), reste 3h à apprivoiser, la dernière heure étant de fait une fête. Je dompte les douleurs classiques cervicales trapèzes lombaires par des mouvements de bras amplifiés en haut des deux faux-plats du circuit puis je relance la machine humaine. France Gall chante « résiste » à mon oreillette, j’obtempère.
Boulevard de l’industrie, je peste contre les pétroliers et les concepteurs de moteurs, je peste contre Rudolf Diesel et ses copains des moteurs essences, je peste contre ces conducteurs inconscients qui nous « engazent ».
Dernière heure, Claudine Anxionnat me rejoint, me prenant 1 tour. Nous marchons de concert. Je lui propose de finir ensemble. Accord conclu mais…plus loin, par 2 fois Claudine accélère. Décroché à 20m derrière, je rumine (né sous le signe du taureau c’est normal) pour revenir au train. Dernier tour, par deux fois Claudine accélère à nouveau, mais là, je reste à 10m, méfiant, je trifouille mon mp3, choix du genre musical, les cornemuses écossaises, ces fameux pipers qui m’ont emmenés à Colmar. Je me concentre pour revenir doucement sur la vosgienne qui lance une nouvelle attaque…et là, me sentant berné, le vieil esprit du « killeur » me rend visite, je ne lâche rien et j’attaque, pas de quartier, au passage, un angélus proche sonne, merveilleux ! un pied d’avance à l’arrivée, non mais !
Elisabeth est venue me ravitailler, l’émotion est forte.
Bourges, tout est revenu à fleur de peau. Merci à tous ceux qui m’ont encouragé, ils m’ont ainsi renforcé.
Nous croisons avec un plaisir non dissimulé Marc Butet et sa femme, quelques mots échangés, émotion de se retrouver 1998-2014 les belles sensations sont bien là. Nous taillons une bavette avec Guy Destré, Hugues Pannier Maryline Plee souriante à souhait. J’ai aperçu Virginie Barthélémy qui prépare « son » Marathon de Paris à la marche, la dijonnaise s’approche doucement du grand fond, cela va bien lui aller.
1ère semaine de février 42km 2e semaine idem 3e semaine 46km 4e semaine 64km, depuis des mois l’envie d’y revenir se faisait sentir, mais le manque de volonté l’emportait, j’errais de tentative en démotivation. Puis un jour pas comme un autre, j’ai trouvé la solution de… remarcher…m’inscrire à une compétition, Bourges se présentait, je l’ai choisi, ainsi, je n’avais plus le choix, je m’étais coincé, coincé à m’entraîner…au plus vite ! Car cette bravade de marcheur, je me devais de la réussir. Au fur et à mesure des sorties, je pouvais constater les dégâts du temps passé et accepter : « le temps des rêves était bel et bien loin », vitesse de pointe 8km.h, bonhomme lourd et poussif. Mon objectif était de tenir la distance du Marathon, celle par laquelle j’ai commencé. Puis au fur et à mesure des entraînements, une sorte d’assurance réapparue me fixant une fourchette de 42 à 45km sur 6h. Le mental s’était remis à fonctionner, un petit rêve réapparaissait.
Lundi matin, sortie de décrassage 9km… pas facile la vie de marcheur ! Mardi, la préparation reprend, on ne lâche rien, on relâche mais ne lâche rien.
Rendez-vous le 29 mars à Château-Thierry, sur les terres de l’ami Didier Beaumont et des siens pour le 6h du samedi, en attendant Dijon !
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Moi, je préfère la marche à pied (Henri Salvador)
J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence (Anatole France)
“Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront.” [i]René Char[/i]
Ne crains pas de marcher lentement, crains seulement de t'arrêter.